L’existence et la saveur si caractéristique de ce fromage sont intimement liés à ce paisible herbivore
Et si l’on vous disait que le Picodon, héros très discret des départements de l’Ardèche et de la Drôme (ainsi que du canton de Berjac pour le Gard et de l’enclave de Valréas pour le Vaucluse), demeure à ce jour le seul fromage à avoir fait le tour du monde… dans l’Espace ! Si, si, c’est même au spationaute français Jean-Jacques Favier qu’il doit cet honneur ; celui-ci en glissa 14 spécimens dans ses valises lorsqu’il embarqua, en juin 1996, à bord de la navette Columbia.
Ce fromage n’en conserve pas moins les pieds sur terre ; cette terre composée de paysages escarpés, baignée par le soleil du midi, et sur laquelle il a conquis, par un décret du 25 août 2000, une AOP (Appellation d’Origine Contrôlée).
Son existence est intimement liée à celle des chèvres du pays, dont le lait entier cru entre dans sa fabrication et dont la paresse de jadis fut à l’origine de sa création. Ainsi raconte-t-on que celles-ci, autrefois, ne produisaient que très peu de lait en hiver ; décidés à conserver ledit lait malgré les grands froids, les fermiers en firent un fromage, le Picodon.
Proposé sous la forme d’un palet de 5 à 7 cm de diamètre (à peu près 100 g), il présente une pâte blanche ou jaune recouverte d’une croûte fleurie qui, lors de l’affinage, peut se parsemer de notes bleutées ; à noter que un affinage prolongé, dit « Dieulefit », permet de concentrer tous les parfums du Picodon traditionnel.