On associe traditionnellement le chrysanthème au culte des morts et à la fête de la Toussaint ne serait-ce que parce que les Français déposent chaque année plus de 25 millions de pots sur les tombes de leurs chers défunts. De fait, il ne viendrait à l’esprit de personne d’offrir un bouquet de chrysanthèmes à une maîtresse de maison pour la remercier d’une invitation à dîner. C’est tout à fait regrettable parce que cette « fleur d’or » (c’est son étymologie en grec) qui fleurit en automne et demande peu d’entretien se caractérise par sa grande diversité de formes et de couleurs vives et joyeuses. Sa sinistre réputation semble d’autant moins justifiée que le chrysanthème, qui appartient à la famille des astéracées est associée à la grandeur, à la joie et à l’éternité en Chine et au Japon.

chrysanthèmes mauve sur le marché. Fleurs d’automne.
La raison en est à chercher dans l’histoire de France : en 1919, Raymond Poincaré, alors président de la République, ordonne de fleurir tous les monuments au morts érigés en souvenir des victimes de la Première guerre mondiale. Et comme le chrysanthème fleurit à cette saison et qu’il résiste au gel, c’est lui qui est choisi. On ne peut s’empêcher d’imaginer ce qu’il serait advenu si la Grande Guerre s’était terminée un 1er mai. Le muguet serait-il devenue la fleur des morts ? On connaît des producteurs nantais que cela n’aurait pas enchanté…