Autant le dire tout de suite : l’expression « perdreau de l’année » ne veut rien dire à partir du moment où un perdreau est automatiquement de l’année puisqu’il devient perdrix à son premier anniversaire. C’est une figure de style que l’on appelle une redondance, à savoir une même idée répétée plusieurs fois au point que le lecteur pourrait s’en lasser.
Citons par exemple : le ciel était sombre et obscur, ou les espoirs déçus et la défaite injuste d’un club français en Ligue des Champions… Le perdreau est donc le fils de la perdrix, un oiseau de la famille des gallinacés dont le corps trapu est plus petit que celui du faisan puisqu’il mesure une trentaine de centimètres pour un poids compris entre 300 et 600 grammes, voire 800 dans le cas des bartavelles. S’il court vite et s’esquive rapidement, ce volatile vole rarement et se fatigue vite, ce qui en fait une proie facile pour de nombreux prédateurs. Qu’elle soit grise ou rouge, choukar ou bartavelle, la population de perdrix et de perdreaux décline depuis plusieurs dizaines d’années si bien que l’exploit que Marcel Pagnol racontait dans La Gloire de mon père (il abat deux bartavelles d’un seul coup de fusil) semble aujourd’hui plus improbable que jamais. Reste une question : pourquoi surnomme-t-on les policiers les perdreaux ? D’abord parce que ces gallinacées volent en compagnie de plusieurs dizaines d’individus. Ensuite parce qu’ils ont emménagé au 19ème siècle sur l’île de la Cité, à l’emplacement de l’ancien marché aux volailles…