A ce niveau-là, on peut parler d’un coup marketing de génie. Et le plus fort, c’est qu’ils n’y avaient certainement pas pensé avant ! Afin de mieux le comprendre, revenons quelques instants sur l’histoire du morbier, ce fromage à pâte pressée non cuite produit depuis le 18ème siècle en Franche-Comté à partir de lait cru de vache de race Montbéliarde ou Simmental.
A l’époque, les paysans étaient tenus de livrer le lait à la fruitière du village pour la fabrication du comté. Mais parfois le lait n’était pas assez abondant ou les conditions météorologiques étaient trop rugueuses pour qu’ils puissent livrer leur production. Les paysans n’avaient pas d’autre choix que d’utiliser ce lait pour produire leur propre fromage.
Ils fabriquaient un premier fromage avec le caillé du jour puis le lendemain matin en rajoutaient une couche. Pour ne pas les mélanger et pour protéger leur production des insectes, ils recouvraient le caillé du soir avec une fine pellicule de suie qui devint la marque de fabrique du morbier (avant d’être remplacée de nos jours par du charbon végétal). Et c’est ainsi que ce fromage doté d’une AOP depuis 2002 qui se présente sous la forme d’un cylindre 30 à 40 cm de diamètre pour un poids compris entre 5 et 8 kilos, est reconnaissable entre tous grâce à ce liseré sombre. Du génie, on vous dit !