Quel est le point commun entre Mistinguett, Lady Gaga et une praire ? Toutes les trois ont changé de nom dans le but d’être aussi célèbres qu’appétissantes. La première s’appelait Jeanne Bourgeois, ce qui n’était pas épatant pour échauffer le bourgeois. La seconde se nomme Stefani Germanotta, ce qui n’a rien de très scandaleux quand on prétend concurrencer Madonna en faisant de la provocation son fond de commerce. Quant à la troisième, elle refuse énergiquement qu’on l’appelle vénus verruqueuse (c’est-à-dire couverte de verrues), trouvant cette épithète particulièrement inconvenante pour un coquillage qui enchante les gourmets qui la consomment crue plutôt que cuite. Du reste, les véritables amateurs savent que les praires sont fraîches quand elles font du bruit en entrechoquant leurs coquilles – un peu comme Lady Gaga, en fait.
La praire est un mollusque bivalve de la famille des vénéridés qui se reconnaît à sa coquille épaisse, bombée et ornée de stries concentriques très marquées dont la couleur varie du blanc jaunâtre au blanc grisâtre. On la rencontre dans les fonds vaseux et sableux du littoral breton et normand, en particulier à Brest et Granville où elle est particulièrement appréciée. Quand elle n’est pas chassée par l’homme ou par ses prédateurs habituels que sont les crabes, les poissons et les oiseaux du bord de mer, la praire peut vivre jusqu’à 18 ans. Mais elle atteint sa maturité sexuelle dès l’âge de trois ans, ce qui jusqu’à preuve du contraire la distingue de Mistinguett et Lady Gaga.