Moins en danger que le thon rouge, cette espèce est appréciée pour l’onctuosité de sa chair
Le plus simple est encore de s’en référer aux couleurs pour différencier les espèces de thon ; le rouge désigne la chair de l’un, le jaune les nageoires de l’autre, etc. Quant à la question du thon blanc, qui nous préoccupe tout particulièrement dans cette brève, elle est plus délicate : nous l’appelons germon, tandis que les gens d’Albion – qui font tout à l’envers – lui attribuent le patronyme d’Albacore… lequel Albacore, en France, n’est autre que le thon jaune, dont on rappellera au passage que la chair est rouge !
Bref, revenons-en au germon, ou thon blanc, la plus petite des espèces par la taille (1,10 m, 30 kg maximum à l’âge adulte) mais certes pas par le goût : les aficionados vantent la finesse et l’onctuosité de sa chair… blanche, ou à peine rosée !
Il faut d’ailleurs savoir apprécier à juste titre la saveur de ce poisson qui nous a parfois tant coûté à savourer ; on songe notamment à la marée désastreuse de novembre 1930 qui, en route vers la Grande Sole à la poursuite des mattes de germons, vit 27 thoniers et 207 marins disparaître corps et âme lors d’une tempête d’équinoxe.
Profitons-en également pour faire justice de ce non-sens linguistique, qui voit les femmes disgracieuses se faire qualifier de « thons » ; les andouilles à l’origine de cette expression auraient été plus avisées de les traiter de lottes ou de Saint-Pierre.