S’il est communément admis qu’une hirondelle ne fait pas le printemps, il est tout aussi avéré que l’arrivée des carottes nouvelles marque le retour des beaux jours et nous nous en réjouissons bruyamment. Qu’elles proviennent des Landes, de Normandie ou du Val de Loire, ces plantes potagères de la famille des apiacées nous enchantent dès le premier regard avec leur forme lancéolée et leur feuillage vigoureux d’un vert éclatant que nous nous plaisons à arracher d’un geste de torsion ancestral.
Cultivées dans des sols fertiles et légers et récoltées d’avril à juillet, ce qui leur vaut le qualificatif de « primeur » ou « nouvelles », ces carottes se distinguent des autres par leur orange éclatant, leur texture fondante et leur goût délicatement parfumé et légèrement plus sucré que celui des carottes dites de conservation. Les plus réputées proviennent des Landes (notamment les bellots et les grelots), de la région nantaise et des sables de Créance, dans le Cotentin. A cet égard, la légende raconte que c’est un cadet normand désargenté qui eut l’idée d’utiliser les sables de sa région natale comme terreau et les algues marines comme engrais, ce qui lui apporta amour, gloire et beauté comme on dit dans les séries télévisées.
Un conseil : ne les épluchez pas trop et cuisinez-les le plus simplement possible pour en conserver toute la saveur printanière.
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