C’est un rebelle d’un genre nouveau qui arpente les rues des ghettos de Los Angeles son sécateur à la main et défie depuis près de cinq ans des autorités impuissantes à combattre l’extension de son activité florissante. En 2010, Ron Finley a planté un jardin d’une cinquantaine de mètres le long de sa maison située à South Central, un des quartiers les plus dangereux de la métropole californienne, où il fait pousser des tomates, du maïs et du chou kale. Plus fort et plus rebelle que les « khmers verts » de l’agglomération parisienne, il se fiche comme d’une guigne des amendes et des condamnations infligées par la municipalité de Los Angeles, propriétaire des parkings, des terrains vagues et des bas-côtés où il sème et essaime.
« Faire pousser sa propre nourriture en milieu urbain, c’est un peu comme émettre sa propre monnaie », assure-t-il avant de citer un chiffre pour justifier son action : à cause de la malbouffe, un enfant sur deux sera atteint d’une maladie de type diabète dans les quartiers populaires de sa ville. D’où la nécessité de leur offrir une alimentation variée et équilibrée. Quant à vous, délinquants en herbe et autres play-boys des bacs à sable (comme dirait Renaud), nous ne vous disons qu’une seule chose : prenez-en de la graine !