Oulala, qu’est-ce qu’on apprend ? Publiée sur le site Internet du Salon International de l’Alimentation (SIAL), dont l’édition 2016 se tiendra à Paris Nord Villepinte du 16 au 20 octobre 2016, une enquête fort intéressante – et quelque peu préoccupante, pour tout avouer – dresse l’état des lieux en matière de gaspillage alimentaire. À la lecture de cet article, on ne résiste pas à l’envie de distribuer quelques claques…
Alors, allons-y gaiement ! Saviez-vous, par exemple, que le Guardian Magazine a révélé dans un papier publié en juillet 2016 qu’aux Etats-Unis, 50 % des produits alimentaires sont tout simplement jetés à la poubelle ! Et attendez, ça n’est pas tout : trois mois plus tôt, l’ADEME (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) a estimé à 10 millions de tonnes le montant total de produits alimentaires détruits ou gâchés en France ; songez que cela représente 16 milliards d’euros et un bilan carbone totalisant jusqu’à 3% des émissions de notre beau pays ! Mais il y a mieux encore : l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a estimé, dans un rapport en date de 2011, qu’un tiers de la production alimentaire mondiale destinée à notre consommation était gaspillé chaque année, c’est-à-dire 1,3 milliards de tonnes. Les consommateurs dans les pays industrialisés comptaient alors, à eux seuls, pour 222 millions de tonnes dans cette Bérézina, soit l’équivalent de la production alimentaire réalisée par la seule Afrique Sub-Saharienne. Alors, quand on vous disait qu’il y a avait des claques qui se perdent…
Le SIAL s’est naturellement penché sur les causes et effets de cet effroyable gâchis. L’article met notamment en avant le fait que le gaspillage commence entre le terrain et l’assiette. Ainsi selon Vaclav Smil, chercheur canadien d’origine tchèque, 43% seulement des produits cultivés et destinés à l’alimentation arrivent jusqu’au consommateur. Mais celui-ci a également sa part de responsabilité dans ce gâchis puisque, à en croire de nombreux rapports, dont une étude publiée en 2010 par la commission européenne, les particuliers sont directement responsables de 42 % du gaspillage alimentaire en Europe (sur un total de 89 millions de tonnes) ; ils devancent en cela l’industrie alimentaire (39%), les restaurants (14%) et les différents secteurs de la distribution (5%). Pour se faire une idée plus précise quant aux responsables du gaspillage alimentaire, le SIAL renvoie à une infographie publiée par le FAO qui résume bien la situation.
L’article conclut que le gaspillage représente tout d’abord une perte considérable en matière d’énergie : détruire ou jeter 45% des produits alimentaires dans un pays comme les Etats-Unis équivaut à une perte de 5% de l’énergie dudit pays, selon une étude publiée par le journal Environmental Science and Technology. L’impact environnemental est, lui aussi, à prendre en compte, puisque 30% des émissions mondiales de C02 sont dus à la production de nourriture. Enfin le coût financier de ce gaspillage est astronomique : en Europe, il coûte 143 milliards d’euros !
Aussi les initiatives visant à réduire – voire à éradiquer – le gaspillage alimentaire sont-elles à saluer et à encourager ; le défi « Faim Zéro », lancé par le secrétaire-général de l’ONU Ban Ki-Moon représente-t-il une excellente initiative… On songe également au SIAL, qui fera découvrir aux visiteurs, à Villepinte du 16 au 20 octobre, de nombreuses solutions permettant de positiver le non gaspillage. Alors, pas d’excuse, hein : sensibilisez vous à ce problème sinon… Gare aux claques !