Il va falloir s’y faire : petit à petit, le poisson et la viande assument le rôle de faire valoir des légumes. Pour cela, certains chefs font appel au name dropping : Annie Bertin étant la Mère Terre (et ça). D’autres innovent avec des cuissons courtes et une présentation gourmande. Mais on peut se demander pourquoi ils conservent le vieux rituel des entrées, poisson, viande et dessert, quand on a bien appris, dans les cocktails dînatoires par exemple ou en transgression domestique, que l’ordre des facteurs – avec la permission de la Cour de Comptes – n’altère pas le produit.
Nina (« le feu » en quechua : le chef a fait ses humanités) est au carrefour d’un nouveau type de restaurant. On peut manger à la carte « comme avant » ou par mosaïques, des rations. Enfin, carte blanche au chef pour 39€ le soir. Tout est bien fait, bon, beau. Les cuissons sont impeccables et dévoilent le pro du barbecue (attention aux dandies : Nina, chaleureuse comme il se doit, imprègne vos habits). Mais l’ingrédient principal est ici une sorte de naturalité sympathique. La cuisine pas seulement ouverte à la vue mais pour de vrai. Et avec la sensation d’être attendu pour un plaisir partagé. Ceci expliquant cela, le public collabore à l’ambiance.
Vins bien choisis et prix adéquats: 17 à 20€ le midi sans le vin ou bien, le soir, carte blanche et une bouteille (le KeZaKo 2013 de David Sébastien par exemple) à 110€ pour deux.
Nina. 139, rue du Château, 75014. Tél 09.83.01.88.40