Les clients savent-ils que le chef aux cheveux blancs, visible comme la cuisine de son restaurant, est un excellent écrivain ? Ce n’est pas sûr. En revanche, tout le Paris qui mange connaît les frères Marc et Philippe Delacourcelle depuis leur restaurant de la rue Morillon, la rue des objets perdus où les Parisiens ont retrouvé l’alliance entre la cuisine française et les épices. En 1979, Philippe et sa femme, attirés par les récits de confrères japonais, sont partis vers un Japon qu’ils vont connaître à fond : ils ne se sont pas mis de limites de temps et de cuisine en cuisine – le travail aide les découvertes – ils vont s’ouvrir au pays et aux gens qui en retour vont s’ouvrirà eux. C’est comme ça qu’est né « Le goût du Japon », cinquième livre de celui qui ne sait pas seulement épicer les plats.
Sur une cave soignée par Marc – des vins nature mais pas seulement, le tout classé par cépages, ce qui peut lui coûter une fatwa des intégristes – qui permet de se régaler à partir de 4,50€ le verre et de 29€ (Petit Chablis Moreau-Naudet 2013) ou 28€ (Bourgueil Jour de Soif Gauthier 2013) la bouteille, la cuisine envoie les mets d’une carte courte, qui change souvent. Exemple délicieux, à 32€ : asperges vertes et flan de lait fermenté, épaule d’agneau confite, fenouil et patate douce et fraises au persil. Quoiqu’il serait bête de négliger les fromages de Quatrehomme (12€)… accompagnés d’une autre visite à la cave.