Né au Liberia de parents libanais, Alan Geaam est un cuistot voyageur qui a bourlingué de Prague en Italie avant de débarquer à Paris en 1999 à l’âge de 24 ans, sans un sou en poche et sans parler un mot de français – mais l’homme est hâbleur en plusieurs langues. Après un CAP et un parcours aux ordres d’autres, il tombe en décembre 2007 sur Nicolas Flamel, un alchimiste du 14ème (siècle) qui a donné son nom à une taverne du 3ème (arrondissement) où il s’installe. Quelques années plus tard, il ouvre un deuxième restaurant à son nom ou plutôt à ses initiales rue Clément, à Saint-Germain-des-Prés.
Il lui manquait les Halles pour se naturaliser parigot. C’est chose faite avec AG Les Halles. Trois mois de travaux ont été nécessaires pour créer un vaste espace qui comporte en bar confortable aux apéros inattendus comme ce mauresque au cumin et fenouil ou la tomate au concombre et parfait amour. La cuisine est généreuse. Parfois trop : comme en littérature, en cuisine, enlever est une vertu. Mais il assume avec panache :« je respecte les justes cuissons tout en m’amusant dans le dressage des assiettes, car l’œil mange avant le nez et le nez avant la bouche ». Soit. Quoique, dans la sobriété, sa terrine de foie gras et betterave est un clin d’œil goûteux, sans besoin d’en rajouter. Déjeuner à 18€ (amuse-gueule, plat et café) ou 30€ (entrée, plat, dessert). Ce menu monte de 9€ le soir, quand il propose aussi un autre, dégustation à 55€ et un forfait vins (belle carte) à 30€.
AG Les Halles, au 14 rue Mondétour, 75001. Tél : 01.42.61.37.17.