Certains froncent les sourcils quand on leur parle de tripes, ce plat populaire constitué des trois parties de l’estomac du bœuf, du veau, du mouton ou du porc que sont la panse, le bonnet et le feuillet. Ils ont tort. D’abord parce qu’avec leur texture unique et leur saveur inimitable, les tripes ne laissent personne indifférent. Ensuite parce qu’elles possèdent d’excellentes qualités nutritionnelles (elle sont très peu caloriques – 92 kcal pour 100 g – et contiennent peu de lipides et de sel) et qu’elles sont une excellente source d’énergie.
On en veut pour preuve qu’Homère raconte que Thésis aurait préparé pour son fils Achille – l’un des héros de l’Iliade – un plat de tripes qui l’aurait rendu invulnérable. Et d’après Rabelais, Gargamelle aurait enfanté Gargantua après avoir mangé une gigantesque platée de tripes. Avec leur museau pointu et leur mine effarouchée, les contempteurs des tripes font erreur, c’est incontestable. Parce que les nombreuses préparations de tripes – à la mode de Caen bien sûr, mais aussi de Vannes au cidre, de Cambrai à l’ail et au thym, de Coutances à la crème ou à la provençale avec de la tomate – témoignent de la richesse de notre patrimoine gastronomique. Notons enfin que les tripes sont les aliments les plus sains qui soit parce que la préparation de ce plat est extrêmement réglementée. Déjà au Moyen Age, seules six familles avaient le droit d’en préparer avant de les vendre à des colporteurs. Pour toutes ces raisons, et à l’occasion du lancement du NPT (Nouveau parti tripier) le 12 novembre, accomplissez votre devoir civique en mangeant des tripes !