Il se cuisine de mille et une manières, et s’accommode volontiers d’une sauce.
La surprise sera au rendez-vous pour celles et ceux qui, en villégiature aux Etats-Unis, feront le choix de déguster un filet mignon ; aussi tendre soit-il, celui-ci aura un goût de viande bovine très marqué, et pour cause… C’est que, voyez-vous, leur filet mignon n’est pas le nôtre : nos amis du Nouveau-Monde trouvent leur version dans le bœuf, tandis que nous découpons la nôtre dans « le roi des animaux immondes« , comme le qualifiait Grimod de la Reynière, celui dans lequel tout est bon.
La France étant de notoriété publique le centre névralgique de la gastronomie mondiale et la patrie des bons produits, poussons un vigoureux cocorico en établissant notre préséance en la matière : il n’est de vrai filet mignon que le nôtre, et c’est le porc qui nous le donne. Nous allons chercher ce muscle réputé pour sa tendresse de part et d’autre de l’échine du divin animal, qui décidément ne nous refuse rien.
Il se dit que si le filet mignon est tendre, c’est parce que le porc ne fait pas grand usage du muscle en question. Soit. Cependant, chaque médaille a son revers, et d’aucuns n’hésitent pas à souligner son goût peu prononcé ; peut-être aussi est-ce la raison pour laquelle on le cuisine beaucoup en sauce…
Quoi qu’il en soit, le filet mignon enchante les ennemis de la routine, qui peuvent, selon leurs caprices, le cuisiner mariné, grillé, juste sauté, etc.