Coquine langoustine qui cache bien son jeu et s’amuse des confusions que l’on fait à son sujet ! Crustacé décapode à la carapace rose pâle et au corps mesurant en moyenne une douzaine de centimètres, la nephrops norvegicusa ne s’offusque pas qu’on la confonde avec la langouste alors qu’elle a deux pinces, une scie et une tenaille, comme le homard.
Présente en abondance dans l’Atlantique nord et le long des côtes françaises, en particulier en Bretagne et en Vendée, ce crustacé arrive sur les étals de marché au mois d’avril, époque à laquelle les prix sont les plus avantageux et les gabarits les plus impressionnants. Faiblement calorique, riche en protéines et en calcium, la langoustine glousse quand on fait d’elle une spécialité bretonne : elle se souvient qu’elle n’était connue jadis que sur le littoral méditerranéen…
Surnommée « demoiselle », elle éclate de rire quand on lui rappelle les mésaventures d’un jeune sous-préfet en poste à Cherbourg au début du 20ème siècle, telles que racontées par André Castelot dans son Histoire à table. Ayant invité des officiels à sa table, le haut-fonctionnaire demanda à ce que l’on fasse venir des « demoiselles ». Trop zélé ou peu au fait du langage maritimo-culinaire, l’employé fit venir quelques femmes de petite vertu qui firent pousser des hauts cris à la bonne société locale et enragèrent l’opposition municipale !