Il n’est pas inutile de rappeler que le métier de marin-pêcheur est un des plus difficiles qui soient. Un des plus risqués aussi.
C’est à Hoëdic, une petite île du Morbihan, et à bord du Carpe Diem que Simon Moisdon a appris le métier auprès de son père Jean-Paul. Mais c’est en mer d’Ecosse qu’il a complété son apprentissage, à la fin des années 1980. Un apprentissage à la dure : embarqué à bord d’un chalutier de soixante mètres, il fait naufrage une première fois à la veille de la Saint-Valentin entre l’Ecosse et les Orcades.
Rapatrié en France, il retourne sur son île le temps de récupérer quelques affaires propres, hausse les épaules quand on lui suggère d’abandonner cette pêche dangereuse et embarque quelques semaines plus tard avec le même capitaine sur un autre chalutier du même gabarit. Tout se passe bien jusqu’à la Saint-Valentin de l’année suivante : pris dans une tempête furieuse au large de l’Ecosse, son navire fait à nouveau naufrage…
Depuis, Simon Moisdon est retourné à Hoëdic. À bord du Cactus, son nouveau bateau, il pêche des rougets, des lottes et des turbots au filet, des crabes et des homards au casier ainsi que du congre et du bar à la ligne dans la plus pure tradition de la pêche artisanale. Et quand vient la Saint-Valentin, il trouve d’autres façons de dire ses sentiments à son épouse qui travaille au fort d’Hoëdic. De toutes façons, comme la rose et comme le nom de son bateau, qui se frotte à Simon s’y pique.