La télévision mène à tout, pourvu que l’on ait le réflexe de l’éteindre au bon moment. C’est sans doute ce que pense Clément Scellier qui eut le déclic en regardant des aventuriers cathodiques boulotter des larves devant un épisode de Koh Lanta. Mais n’allez pas croire qu’il prit la décision de crapahuter dans une jungle hostile en compagnie d’une quinzaine d’inconnus non moins hostiles. Non, le jeune diplômé d’une école de commerce cherchait à créer une entreprise avec Baptiste Rabastens, son ami d’enfance, qui venait d’achever ses études de droit.L’idée était très simple : bien que les participants du jeu télévisé n’aient pas donné l’impression de dîner dans un restaurant gastronomique, les deux compères allaient donner à leurs compatriotes l’envie de manger des insectes. Après tout, les insectes sont une excellente source de protéines que l’on consomme dans le monde entier, écologique de surcroît puisque l’élevage d’insecte est sans conséquence sur l’environnement. « Et puis mes grands-parents mangeaient bien de la cervelle de veau ou de la langue de bœuf, ce que je ne trouve pas plus appétissant ! », avance le cofondateur de Jiminis.
Soucieux de ne pas effaroucher le consommateur, ils vendent des criquets (au goût de noisette), des grillons (saveur poulet) et des molitors (au goût de noix de cajou) déshydratés, comme des biscuits apéritifs. Et remportent à ce titre un certain succès puisque leurs produits sont distribués au BHV Marais et dans plusieurs épiceries fines. L’heure est donc à la diversification : ils viennent de lancer une campagne de financement participatif pour commercialiser des barres énergisantes à la farine de grillon. Les candidats de Koh Lanta seront peut-être intéressés ?