L’artisan boucher Christian Le Lann et sa boucherie à Paris.
Christian Le Lann aime la viande, ce qui est assez courant pour un boucher, mais pas seulement. Il aime aussi transmettre. Fils et petit-fils de boucher – mais son père aurait aimé qu’il exerce un autre métier – il a formé une trentaine d’apprentis dans sa boucherie familiale de la rue des Pyrénées, dans le 20ème arrondissement, dont son associé Laurent Courtiol. Président de la Confédération française de la boucherie–charcuterie et vice-président de la Fédération parisienne de la boucherie, il a dépoussiéré l’image de sa profession en organisant avec Valérie Solvit un défilé de mode où dix créateurs étaient invités à plancher sur la tenue des bouchers et en publiant Louchebem, une revue unique où des personnalités rendaient hommage aux produits carnés. Résultat, la profession se porte bien : les demandes d’apprentissage ont augmenté de plus de 15% en deux ans et il y a 4.000 postes à pourvoir aujourd’hui.
Avec son physique de boxeur et son air malicieux, Christian Le Lann aime aussi défendre sa profession contre les visées expansionnistes de la grande distribution, les projets des tenants de l’agro-business et les réglementations d’un Etat tatillon. Autant dire qu’il a du pain sur la planche. Tiens, et puisqu’on parle de pain, on pourrait aussi préciser que Christian Le Lann aime tant le fromage qu’il a racheté plusieurs fromageries parisiennes menacées de fermeture !
