Bien sûr, on aime tous le gibier. Le problème, que l’on soit restaurateur ou particulier, c’est que l’on n’a pas forcément le temps, les compétences et le courage de le plumer, de l’éviscérer, de le désosser, de le dénerver et de le parer sans s’énerver. Alors pour nous faciliter la tâche, certains proposent des découpes de biche et de sanglier, des suprêmes de canard Colvert (commercialisé à Rungis par Courtin, comme on peut le voir sur cette photo) ou des paletots de faisan qui nous permettent de retrouver un substantif employés jadis par Arthur Rimbaud dans Ma bohême : « Je m’en allais les poings dans les poches crevées / Mon paletot aussi devenait idéal / J’allais sous le ciel, Muse ! Et j’étais ton féal / Oh ! làlà ! Que d’amours splendides j’ai rêvées ! »
Une chose est sûre, ces pièces de gibier où l’on retrouve parfois des traces de balles ne sont plus en état de rêver… « Les parfums ne font pas frissonner sa narine / Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine / Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit. » Ca, c’était dans Le dormeur du val, de notre bien aimé Rimbaud.